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Cérémonie de dédicace

Les Langues étrangères en Afrique - Eléments de sociodidactique (G. Kuitche )

Cérémonie de dédicace de l'ouvrage intitulé:

Les langues étrangères en Afrique. Eléments de sociodidactique

Références du livre

  • - Auteur: Gilles Kuitche Talé
  • - Editeur: CLE, Yaoundé-Cameroun
  • - Date d'édition: octobre 2017
  • - ISBN: 978-9956-0-9407-3
  • - Langue: français
  • - Nombre de pages: 151
  • - Version numérique disponible: oui
  •  
  • Date de la dédicace: 13 février 2018, 11 heures
  • Lieu: Université de Maroua - Campus de Kongola

Grands axes de la cérémonie

Modérateur : Dr Toumba Aman Patrick

  •  Mot de l’éditeur, monsieur Lele Vincent de Paul
  •  Notes de lecture par Se Ngue Daniel & Mazoua Tchio Vicky
  •  Mot de l’auteur, Kuitche Talé Gilles
  •  Quelques questions à l’auteur
  •  Signatures
  •  Cocktail

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►La dédicace en images  page 2

►Discours de l'auteur (vidéo et texte) page 3

►Note de lecture   page 4

Quelques images de la cérémonie de dédicace

La vidéo de mon discours

Le texte de mon discours

 

Je voudrais commencer par remercier les autorités de notre université qui n’ont ménagé aucun effort afin que cette cérémonie de dédicace ait lieu aujourd’hui.

Vous me permettrez de souligner que nous sommes réunis ce jour pour la présentation d’un livre qui a bénéficié, pour sa publication, de l’appui  de l’Université de Maroua. Ma profonde gratitude pour cet appui. J’émets le vœu qu’encore plus de travaux de ce genre puisse bénéficier, à l’avenir, de subventions ; c’est l’université qui en sort grandie, c’est notre pays qui tire ainsi bénéfice des retombées de la recherche scientifique.

 Je remercie le Directeur de l’École Normale Supérieure de Maroua qui a tout de suite émis un avis favorable à l’organisation de cette dédicace.

Ma profonde gratitude au Professeur Moukouti Onguedou Georges, pour son implication personnelle dans la préparation et l’organisation de cette cérémonie.

Un merci particulier à la maison d'édition CLE, ici représentée par le responsable de l'édition, monsieur Lele Vincent de Paul, qui m'a fourni un accompagnement technique  d'une qualité remarquable dans le processus de publication de cet ouvrage.

Les brillantes notes de lecture des collègues Dr Mazoua Megni Tchio Vicky et Monsieur Se Ngue Daniel, ont déjà donné un bref aperçu des contenus de l’ouvrage que j’ai commis.  D’autres approfondissements interviendront certainement au cours de l’échange qui aura lieu après ma brève intervention.

Avec votre permission, je voudrais m’appesantir brièvement sur deux aspects :

1- la dédicace de mon ouvrage (entendez ici, la personne à qui ce livre est dédié)

2- les raisons qui m’ont poussé à rédiger ce livre

Je commence par la première, une page triste de ma modeste existence. Le livre est dédié à MATTEO ROGHI. J’ai eu une brève carrière d’arbitre de football, entre 2012 et 2015. Pendant un match que j’arbitrais le 24 novembre 2013, ce jeune enfant âgé de 14 ans seulement, très robuste capitaine de son équipe, s’est écroulé sur l’aire de jeu, juste après avoir marqué le but d’égalisation, un but libérateur pour son équipe, à deux minutes du coup de sifflet final. En lisant ce livre, ayez une pensée pieuse pour cet enfant, pour notre enfant.

Ensuite, le deuxième point : pourquoi je commence à rédiger ce livre ? Principalement pour deux raisons :

- la première : quand je commence ma carrière d’enseignant universitaire au Cameroun, la hiérarchie me confie un cours de Didactique des langues à des étudiants de niveau V. En réalité, je devais juste faire 18heures/36 car ledit cours avait deux volets et deux enseignants.  Je me rends immédiatement compte que ces quelques heures ne sont pas suffisantes pour combler les lacunes que j’observe chez ces élèves-professeurs de langues étrangères, arrivés pratiquement à la fin de leur formation. Je décide, en octobre 2015, de leur offrir un livre qui reprend et approfondit quelque peu, en les adaptant au contexte africain et camerounais, les principes de la science qui constitue le guide de leur future profession : la glottodidactique.

- la deuxième : quand je fais mon « footing » le samedi, je vois des étudiantes et étudiants couchés ou assis sous des arbres, 40° à l’ombre, concentrés sur des formats A4 : ce sont en fait   des notes qu’ils ont prises pendant les cours. Personne n’a en main un livre !

Et donc, au vu de cette situation j’entreprends une campagne personnelle sur l’importance du livre pour la connaissance. Mes étudiants que je vois nombreux dans cette salle se souviennent certainement que je ne perd aucune occasion de marteler :

« La connaissance se trouve dans les livres, et non sur les formats qui ne contiennent probablement pas plus de 5% de ce que vous devez savoir pour vous ‘élever’ scientifiquement».

Lors des deuxièmes journées scientifiques de la FALSH de cette université, en mai 2017, je fais d’ailleurs une communication, qui sera publiée dans les actes de cette kermesse scientifique, intitulée :

L’Édition camerounaise: réappropriation, revalorisation et internationalisation des compétences et savoirs locaux

Pour mettre sur la sellette la nécessité que les universitaires camerounais revalorisent l’édition locale afin que les productions scientifiques irriguent la recherche, et touchent surtout les étudiants.

Ce livre est donc une tentative de réponse à cette question que, personnellement, je juge extrêmement épineuse et préjudiciable à la qualité de la formation dans nos écoles et universités.

Je voudrais terminer ce propos en remerciant les collègues Daniel Se Ngue et Vicky Mazoua qui ont très aimablement accepté de participer, à mes côtés, à cet exercice scientifique; en remerciant une fois encore monsieur Lele Vincent de Paul qui a fait le déplacement de Yaoundé à Maroua spécialement pour cette cérémonie.

Pour ceux qui souhaitent relire ce discours, il sera pblié en meme temps que les notes de lecture sur mon site internet : www.gilleskuitche.com

Je vous remercie pour votre aimable attention.

Maroua, 13 février 2018

École Normale Supérieure

Dr Gilles Kuitche

Télécharger le  Discours dédicace Gilles KuitcheDiscours dédicace Gilles Kuitche

Note de lecture

Les langues étrangères en Afrique: Eléments de sociodidactique

Note de lecture

Par Dr Mazoua Tchio Vicky

Dans un contexte mondial marqué par la globalisation, les échanges commerciaux et les contacts interculturels et interpersonnels, la connaissance des langues étrangères est devenue une nécessité pour tout État. Dans ce sillage, on remarque qu’il y a dans les Universités africaines un regain d’intérêt pour les langues étrangères dont l’enseignement est désormais une réalité, répondant non seulement à la volonté des politiques de doter les générations actuelles et futures d’outils linguistiques leur permettant de s’ouvrir au monde, mais surtout de faciliter la participation de leurs pays au dialogue global. L’ouvrage que nous délivre Gilles Kuitche Talé et qui s’intitule « Les langues étrangères en Afrique. Eléments de sociodidactique » est non seulement opportun au vu des enjeux actuels en matière de dialogue global, mais surtout pertinent de par les problématiques qu’il traite. Il s’agit en effet d’un ouvrage qui tente de concilier global et local, en se fondant sur de solides théories de glottodidactique, c'est-à-dire de la didactique des langues, explore les défaillances des systèmes éducatifs en vogue en Afrique, et puise à la source des réalités contextuelles, j’allais dire endogènes, les ressources susceptibles de servir de ferment à l’éclosion d’approches formatives adaptés, en cohérence avec les exigences socioculturelles et les défis qui interpellent la jeunesse africaine aujourd’hui.

Paru à Yaoundé aux éditions Clé en octobre 2017, l’ouvrage : « Les langues étrangères en Afrique. Eléments de sociodidactique » s’articule en trois parties assorties chacune d’un approfondissement s’abreuvant aux sources historiques de la discipline et surfant avec dextérité dans les méandres et les subtilités conceptuelles des théories encadrant l’univers des langues en général et des langues étrangères en particulier. La préface du Professeur Pierangela Diadori, spécialiste de la didactique des langues modernes, suivie d’un avant-propos de l’auteur parfaitement maitrisé, donnent à l’ensemble de l’ouvrage l’aspect d’un véritable chef d’œuvre. Bien plus, la riche bibliographie constituée de références disponibles en ligne et à accès libre pour d’éventuels approfondissements, annonce un essai fortement documenté.

La première partie est le lieu d’un cadrage théorique où les précisions des notions clés de didactique, de pédagogie, de glottodidactique, de sociodidactique, de langue maternelle, de langue seconde et de langue étrangère, lèvent les ambigüités conceptuelles récurrentes dans ce champ disciplinaire. A cet effet, il convoque par exemple des réformateurs comme Amos Komensky dit Comenius, des didacticiens tels que Martinet et Puren, les hypothèses de Krashen, les contributions de Hymes. En en ce qui concerne la glottodidactique, élément clé de l’ouvrage, l’auteur fait le constat selon lequel tous les documents de politique linguistique qui régissent les pratiques dans l’enseignement et l’apprentissage des langues étrangères depuis les années 1970 et dont la plupart des chercheurs africains s’inspirent dans leurs travaux, font explicitement référence au continent européen. Il relève pour le regretter que l’Afrique continue de rester en retrait dans la mouvance générale qui voudrait que l’on considère la glottodidactique comme une discipline à part entière. La plus grande illustration de cet état de fait est qu’au sein des institutions universitaires camerounaises par exemple, et particulièrement dans les ENS dont la vocation est la formation des futurs enseignants des collèges et lycées d’enseignement secondaire général, Il n’existe pas de départements spécialisés en didactique des disciplines et plus spécifiquement en didactique des langues. L’auteur insiste, vu les défis actuels, sur l’importance d’un département de glottodidactique qui tienne en compte les spécificités linguistiques des pays africains.

La deuxième partie de l’ouvrage s’intéresse aux différentes méthodologies qui ont marqué l’histoire de la glottodidactique. L’auteur s’appuie notamment sur le contexte historique qui a marqué le développement de la méthodologie, les théories qui l’ont inspirée et les modèles opératoires qu’elle propose. En définissant la didactique comme discipline ayant pour objet l’optimisation des apprentissages en identifiant les solutions aux problèmes liés à cet apprentissage, l’auteur établit avec clarté la différence entre la didactique générale et la didactique spéciale et débouche sur une idée forte à savoir : un cours de didactique des langues étrangères ne saurait être substitué par un cours de didactique générale comme c’est la coutume dans certaines écoles de formation de formateurs au Cameroun.

La troisième articulation intitulée « Enseigner les langues étrangères en Afrique » explore tout d’abord le paysage multilingue africain comme un facteur déterminant à toute politique et démarches d’enseignement apprentissage dans ce milieu. L’un des postulats fondateurs de la mise en œuvre des formations en langue étrangère en Afrique est  la nécessité pour  les chercheurs, les experts et les décideurs de construire et de promouvoir « des réflexions endogènes en cohérence avec les réalités et les exigences locales » (p. 45) ; car pour l’auteur, le contexte jouant un rôle déterminant dans les processus d’enseignement apprentissage des langues en général, il devient urgent d’adapter des modèles didactiques calibrés selon les nécessités et les besoins de l’Afrique. Plus encore, la mobilisation des ressources infrastructurelles et technologiques, les quotas horaires réservés à l’enseignement des langues étrangères, la quantité, la qualité et la fréquence de l’input langagier auquel est exposé l’apprenant, le nombre d’apprenants par classe, lui semblent être à inscrire sur la liste des priorités pour une dynamisation toujours plus féconde de ce champ disciplinaire.

L’auteur de cet ouvrage s’insurge énergiquement contre les greffes conceptuelles et méthodologiques dont fait preuve la plupart des contextes éducatifs africains. Il parle en l’occurrence du placage pure et simple des APC comme méthodologie d’enseignement dans nos écoles, sans considération aucune du contexte socioéconomique africain. Il incite à ce sujet, comme nous l’avons déjà mentionné plus haut, les experts africains de la glottodidactique et pas seulement, à développer et à proposer des « démarches méthodologiques endogènes », qui s’arriment aux réalités et aux exigences locales. La promotion de ces modèles endogènes passe nécessairement par la revalorisation de l’édition locale, qui est l’un des terrains de bataille du Dr Kuitche Talé, on se souvient probablement de son intervention lors des dernières journées scientifiques de la FLSH de l’UMa au cours de laquelle il rappelait que le chercheur camerounais, voire africain ne pourrait se faire connaitre en publiant dans les éditions lointaines et inaccessibles non seulement du point de vue physique c’est-à-dire de la disponibilité sur le marché local mais aussi du point de vue financier, en rapport avec le ratio coût du livre/pouvoir d’achat local.

L’ouvrage que prose Gilles Kuitche Talé se laisse lire aisément non sans inspirer ce que Roland Barthes appel le plaisir du texte.

Cependant, nous ne saurions terminer cet exercice académique sans relever quelques points qui mériteraient peut-être d’être éclairés par l’auteur.

Si la définition exhaustive des concepts opératoires de la glottodidactique – qui occupe – (65 pages) demeure indispensable à l’édification de cet ouvrage sur l’enseignement des Langues étrangères en Afrique,

Si la présentation des méthodes de l’enseignement des langues étrangères est tout aussi importante et occupe (65-105/40pages)

On a l’impression que le cadre théorique, sorte d’entrée en matière, domine de tout son poids l’ensemble de l’ouvrage (en tout 105 pages) contre seulement 27 pages qui se penchent sur la problématique proprement dite de l’enseignement des langues étrangères en Afrique. On cherche également en vain une exemplification, sorte d’étude de cas, d’exercice pratique en contexte africain qui vienne soutenir le projet qu’annonce avec tant d’éloquence le titre.

Mais vous l’aurez compris, il s’agit d’un travail de recherche, certainement une première étape qui s’enrichira de la critique pour se parfaire.

Au delà de tout, force est de reconnaître que la pertinence d’un tel ouvrage ne souffre de rien. L’auteur Gilles Kuitche Talé, spécialiste de linguistique et de didactique des langues modernes ouvre la voie à une réflexion sur les nouvelles théories d’enseignement des langues étrangères adaptés au contexte éducatif africain et plus spécifiquement, camerounais. L’ouvrage constitue à n’en point douter un document de référence aussi bien pour les universitaires, formateurs des formateurs et autres chercheurs de haut vol que pour les étudiants de tous les niveaux. Son style simple et clair ainsi que la langue suave constituent entre autres les multiples atouts qui rendent l’ouvrage hautement intelligible.  

Comme il le relève opportunément, l’enseignant moderne, « n’a pas pour mission d’obtenir à tout prix des élèves qu’ils apprennent, mais bien de créer des conditions qui favorisent l’apprentissage » (p. 104).

 

Note de lecture présentée lors de la dédicace de l’ouvrage

Maroua, le 13 février 2018.